Optimiser la nutrition des vaches laitières pour gérer les chutes de TB en été

La dépression de la matière grasse du lait pendant les mois d’été représente un défi considérable pour les éleveurs laitiers, impactant à la fois la qualité du lait et la rentabilité globale. Lorsque les températures augmentent, les vaches souffrent souvent de stress, ce qui peut entraîner une baisse de la teneur en matière grasse du lait. Comprendre les facteurs contribuant à ce phénomène et mettre en œuvre des stratégies de gestion efficaces est essentiel pour maintenir la santé nutritionnelle et la productivité des vaches laitières pendant les périodes de chaleur.
Synthèse de la matière grasse du lait dans la mamelle
La glande mammaire produit la matière grasse du lait à partir des matières premières provenant de la ration, que ce soit via des aliments transformés en acétate ou butyrate, ou grâce à diverses sources de graisses ajoutées dans la ration. Ces composés circulent ensuite dans le sang avant d’être absorbés par les alvéoles de la mamelle. Il est crucial de maximiser les précurseurs nécessaires et de minimiser les isomères potentiels tels que l’acide linoléique conjugué trans-10, cis-12 (CLA) dans le rumen, qui inhibent la synthèse des matières grasses dans la mamelle.
Bien que plusieurs facteurs influencent la dépression de la matière grasse du lait chez les vaches laitières, certains peuvent être contrôlés par la conduite de troupeauet la nutrition.
Consommation alimentaire en été
Les températures élevées affectent négativement l’ingestion alimentaire des vaches, réduisant leur consommation de nutriments essentiels provenant des fourrages et des concentrés. Les vaches stressées par la chaleur donnent la priorité aux besoins d’entretien plutôt qu’à la production de lait et de ses matières, ce qui impacte la synthèse des matières grasses.
Meilleures pratiques :
- Nourrir les vaches aux heures les plus fraîches de la journée et dans des zones fraîches pour stimuler leur appétit.
- Fournir davantage d’eau pour augmenter la consommation alimentaire.
- Augmenter la densité en nutriments des concentrés.
Défis liés à la qualité des fourrages en été
Les fourrages disponibles en été souffrent souvent de problèmes de qualité, notamment des changements dans les niveaux de matière sèche, la composition en nutriments, et une digestibilité réduite des fibres. Ces changements peuvent perturber l’environnement ruminal, nuisant aux processus de fermentation microbienne essentiels à la synthèse des matières grasses.
Meilleures pratiques :
- Surveiller l’humidité des fourrages.
- Fournir des fourrages frais et appétents riches en nutriments pour soutenir la santé globale de la vache et stabiliser le TB.
- Enlever les restes de fourrages avant le prochain repas.
Rapport concentré/fourrage en été
Avec une baisse de l’ingestion alimentaire en été, un déséquilibre peut se produire entre la quantité de concentré et de fourrage. Un excès de concentré par rapport au fourrage peut provoquer une acidose ruminale, entraînant une diminution de la production de lait et de matière grasse.
Meilleures pratiques :
- Pratiquer la ration totale mélangée (RTM) ou partiellement mélangée (RPM).
- Donner le concentré en petites portions ou après le fourrage pour minimiser les effets négatifs d’un apport excessif en concentré.
Activité microbienne ruminale en été
Les vaches stressées par la chaleur peuvent présenter un déséquilibre dans la population microbienne ruminale, augmentant la production d’intermédiaires qui inhibent la synthèse des matières grasses dans la mamelle.
Meilleures pratiques :
- Fournir une quantité adéquate de fourrage dans une ration équilibrée.
- Surveiller l’ingestion individuelle pour s’assurer qu’elle reste constante.
- Ajouter des additifs adaptés pour maintenir les activités microbiennes.
Rôle de l’HMTBa pour améliorer la production de lait et ses composants
Une grande partie (60 %) de l’HMTBa (hydroxy analogue de méthionine, présent dans MFA®) améliore la fonction ruminale. Le reste est converti en méthionine. L’HMTBa favorise la diversité et la masse de la communauté microbienne ruminale (Pitta et al., 2020), produit plus de protéines microbiennes brutes (Lee et al., 2015) et ainsi réduit les métabolites intermédiaires (comme le CLA trans-10, cis-12) dans la mamelle, aidant ainsi les vaches à produire davantage de matière grasse (Baldin et al., 2018, 2019, 2022).
Une gestion efficace de la dépression de la matière grasse du lait en été nécessite une approche multifactorielle qui traite les différents facteurs interconnectés influençant la santé nutritionnelle. En ajustant la nutrition, les horaires d’alimentation et en mettant en œuvre des stratégies de surveillance proactive, les éleveurs peuvent relever les défis de l’été et garantir la productivité et la rentabilité de leurs exploitations.
Références :
- Baldin, M., G.I. Zanton et K.J. Harvatine. 2018. J. Dairy Sci. 101:376-385.
- Lee C., et al. 2015. J. Dairy Sci. 98:1234–1247.

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